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what's up à south by southwest 2015?

14 mars 2015

Retour d'expérience

quoi de neuf à #SXSW2015 en terme de nouvelles pratiques collaboratives?
nous avons mené l'enquête sur place pour vous ramener quelques pépites : des apps, des signaux faibles, de nouvelles tendances.

Le festival SXSW porteur en lui-même de nouvelles pratiques

south by southwest est plus qu'un festival international, c'est plusieurs festivals qui se croisent et s'hybrident sur la musique, le film et le digital... mais aussi sur l'éducation, la cuisine, le jeu, le design, etc.

C’est toute la ville qui est en ébullition avec plus de 30 000 personnes venant des quatre coins de la planète pour découvrir, se rencontrer, partager et construire demain.
Des gens, il en a partout et de partout, et certains ne repartent jamais, Austin se développant à toute vitesse et étant en train de devenir une nouvelle Silicon Valley, plus abordable et plus humaine.

Ce que nous aimons est que nous retenons est cette profonde hybridation entre les secteurs et les thématiques, chacun étant libre de construire son propre parcours sans être enfermé dans une étiquette.
"toi, tu es un designer, tu vas à une conf. sur le design!"
"toi, tu es entrepreneur, tu vas faire un workshop sur les business modèles émergents!"
"toi, tu es dev, vas donc coder sur un hackaton!"

Le festival respecte la singularité de chacun sans lui demander de se mettre dans une case et de se restreindre.
Les conférences sont souvent hybrides, ce qui permet de rencontrer des gens de pratiques différentes et de profondément s'enrichir.

On aime aussi le mélange et l'imbrication des événements du "On" et du "Off".

L'affichage sauvage est non seulement permis à tous mais même encouragé et facilité. Des espaces ont été prévus pour que chacun puisse mettre en avant sa programmation et faire sa promotion, créant ainsi un foisonnement de propositions.

Les applications qui hackent sxsw sont aussi mises en avant comme cette app qui référence tous les endroits pour boire un coup ou manger gratos à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.

Et pour finir, on aime aussi beaucoup le cocktail "j'apprends, je travaille, je rencontre, je fais... tout en me faisant plaisir". Un mix très bien remué de conférences, de workshops, de tradeshows qui intègrent en eux-même une dimension ludique et festive, bien loin des juxtapositions imperméables qu'on ne connait que trop entre les moments "sérieux" et les moments "fun".
On revient de #sxsw en se disant à la fois
"j'ai passé un super moment!" et "j'ai vraiment bien travaillé!"

Le bonheur au travail devient central... même pour les start-ups

Un mouvement de fond qui monte et qui a été intelligement illustré à la conférence «  What tech Startups should be doing next ».
Jessica Lawrence, la directrice générale des New-York Tech Meetings invite les startups à devenir innovantes non par seulement sur leurs produits et services mais également dans leur manière de travailler.
Le prochain défi pour les startup si elles souhaitent garder leurs talents est d’innover sur les modes de travail et de faire du bonheur au travail une valeur centrale.

Alors qu’en France, une glorification parfois un peu primaire de la "culture startup" sévit, chaque entreprise souhaitant redevenir une start-up, aux Etats-unis les limites et le manque de profondeur de regard sur cette culture sont de plus en plus mises en avant.
Chaque entreprise a un jour été une start-up ! mais être 500, 1000, 10 000,
100 000 personnes à travailler ensemble ne ressemblera jamais à travailler à 15.
Si l'on souhaite garder l'agilité et la force de motivation d'une jeune entreprise, ce n'est pas les artefacts qu'il faut regarder, c'est la liberté et la confiance.

Le babyfoot, les barres chocolatées à volonté et les murs colorés ne sont pas le bonheur au travail et un renouveau culturel. Ils ne sont que des artefacts.
Ce dont les gens ont besoin c’est de justice, qu'on leur fasse confiance, qu'on leur donne des objectifs clairs et qu'on les juge sur les résultats plutôt que sur la manière de les obtenir.
Ils ont besoin d'être libres de concilier leur vie personnelle et leur vie professionnelle.
Et c'est dans ces conditions qu'ils donnent le meilleur d'eux mêmes.
C'est dans cette direction qu'il faut aller pour créer un nouveau bain culturel.

Si vous n’avez pas vu la très acide série Silicon Valley, je vous la recommande vivement. Déjà c'est vraiment très drôle ( ca suffit!) et cela montre bien à quel point les startups ont souvent remplacé des règles par d'autres règles plutôt que de proposer un cadre plus souple.
La scène ou un employé d'une startup se fait severement engeuler par le fondateur car il n'a pas envie de jouer au babyfoot est absolument mythique.
Et qui n'a jamais pris de remarque car il n'a pas mis de bermuda... alors que c'est Friday Wear!

App Post-it plus

On aime beaucoup l’App Post-it Plus de 3M qui nous a été présentée par le product manager de 3M.

Le post-it est le couteau-suisse du facilitateur pendant les phases de braisntorming. On s'en sert pour noter des idées, les agréger en blocs...
et puis en général derrière pour capitaliser c'est l'horreur.
il faut prendre une photo qui ne servira rien, restranscrire en format word tout ce qui a été dit, déchiffrer des écritures faits à la va-vite.
Et bien ce temps affreux est révolu. 3M a lancé une App' qui permet de mixer pratique physique et pratique numérique.

Post-it plus permet de prendre en photo le résultat d’un brainstorm et de transformer cette photo en autant d’élements interactifs qu’on peut déplacer, clusteriser.
on peut même en créer de nouveaux et derrière exporter ce travail sous différents formats ( pdf, keynote, pages, etc.)
Fini donc le travail laborieux et sans valeur ajoutée demandé aux facilitateurs!
Intéressant aussi de voir que n'est plus le temps ou on opposait la collaboration on-line et la collaboration en présentiel.

Mini MakerFaire

Très bonne ambiance à la mini Maker Faire d'Austin mais pas grand chose de neuf sous les tropiques à part la Gigabot, une énorme imprimante 3D filaire qui permet d'imprimer des objets à taille humaine (60x60x60 cm)
C'est encore assez cher, entre 6000 et 10 000 euros et pour l'instant les temps d'impression sont vraiment longs mais ca va bouger nous permettant de prototyper des objets toujours plus grands et plus propices à l'expérimentation.

La folie des food trucks: urbanisme collaboratif

Des food trucks il y en a partout et des espaces pour s'installer et créer des zones d'activité temporaire dans la ville aussi!
La ville semble nous inviter tous à hacker, dessiner, effacer et redessiner ensemble l'espace public.

C'est assez symptomatique de l'agilité de la ville et de sa capacité à se métamorphoser chaque jour en laissant à chacun la capacité d'agir et d'être acteur de sa ville.
Plutôt que de procéder uniquement à des investissements longs et lourds pour dessiner les espaces publics, il serait intéressant de s'inspirer d'Austin pour créer des matrices qui permettent d'avoir un espace public en perpétuelle réinvention.
et si Parking day c'était tous les jours en France?

Des outils de prototypage Internet des objets toujours plus user friendly

Sur les stands d'exposition, les outils qui permettent de prototyper des objets communicants et les applications associées se multiplient et deviennent de plus en plus accessibles à ceux qui ne maitrisent ni le code, ni l'électronique.
Quand des outils comme Arduino ou Raspberrypi ont l'immense avantage de permettre de se réapproprier l'electronique, ils continuent de demander des compétences en code et sont plus adaptés à ceux qui ont envie de bidouiller de la techno qu'à ceux qui ont envie de se concentrer sur la manière dont l'internet des objets peut être intégrée à leur activité.

Nous avons en particulier spotté Kinoma qui permet de prototyper des objets et des apps. en maitrisant simplement JavaScript ( ca peut paraitre un gros mot pour ceux qui ne codent pas du tout mais Javascript est un des langages les plus simples qui existe).

il intègre nativement un écran tactile, un microphone, un haut-parleur et est compatible avec une multiplicité de capteurs.
D'ici quelques mois Kinoma sera compatible avec des générateurs de type Scratch dont on sert pour permettre à des enfants de commencer à coder.

On peut donc facilement imaginer qu'il ne restera qu'une guère barrière mentale pour que chacun puisse prototyper des objets connectés.

Pas encore distribué en france, mais il est dans notre valise, on va le tester et probablement l'intégrer prochainement à la boite à outils des sprints de Makestorming.

En 2015, le plus gros enjeu est de dépasser l'innovation "One shot!"

Une autre très bonne conférence à laquelle j'ai pu assister était celle d'Eric Ries intitulé " Ce qu'Eric Ries a appris depuis 2011".
Eric Ries est très connu pour son best-seller « Lean Start Up » paru en 2011 et qui a fait de nombreux adeptes dans le monde des startups.
Nous avions fait un article dessus que je vous invite à lire si vous n'êtes pas familier de l'approche

Très souvent les entrepreneurs lancent des boites car ils détestent le fonctionnement des grosses entreprises avec des mécaniques silos qui freinent l'innovation radicale et la libre initiative.
Mais Eric Ries souligne que finalement lorsque leurs startups grossissent, elles se mettent à reproduire le fonctionnement des grandes entreprises, à remettre des silos et à se couper également de leur capacité à innover...
Elles produisent de l'innovation radicale pendant un temps puis deviennent ce qu'elles critiquaient.

Elles se mettent alors comme les grandes entreprises à penser qu’elles n’ont pas les bonnes personnes internes alors qu'elles n’ont tout simplement pas les bons modes de management.

La majorité des start-ups ont intégré des pratiques innovantes comme les méthodes agiles, le design thinking, le prototypage mais chaque méthode est lié à une partie de son activité (design, code, production, marketing, sales, etc.). Les startups sont donc agiles à l’intérieur des silos mais lorsqu'elles grossissent, elles manquent d'agilité entre les silos. Pour atteindre une dynamique d'innovation collective permanente, elles n'ont pas résolu les problème, elles l'ont simplement déplacé.

Le gros enjeu est de faire évoluer la manière dont on collabore entre les silos et de garder une agilité permanente par la mise en place d'équipes pluridisciplinaires et par un transfert du pouvoir d'action et de décision d'une direction "figée" à ces équipes projets autour d'objectifs clairs et quantifiables.

En 2015, le principal enjeu n'est plus de permettre la création de startups mais de leur permettre de grandir sans perdre leur capacité à innover en permanence.
C'est un enjeu finalement très proche et très convergent de celui des grandes entreprises : un changement pérenne et profond des mode de travail au niveau de la structure dans sa globalité.
Les grandes entreprises et les startups qui réussissent se retrouvent avec le même problème, un problème qui ne se résoudra qu'avec une transformation profonde des conditions de la collaboration et du faire ensemble.

Oui, il faut favoriser l'émergence des startups!
Oui, il faut mettre en place les conditions pour qu'elles puissent se développer rapidement et prendre des positions dominantes à un niveau international!
Mais pour cela il ne suffit surement de pas de leur donner les conditions financières de le faire, il faut activer un profond changement de pratiques managériales et collaboratives.

Et sinon?

Nous nous sommes bien sur particulièrement interessés à ce qu'il y avait de nouveau pour nous permettre de mieux travailler ensemble et de remettre nos entreprises en mouvement.
D'autres mouvements de fonds sont également à prendre en compte, comme la maturation de la réalité virtuelle et son émergence comme un nouveau média qui va radicalement transformer les expériences utilisateurs.

Je vous invite à lire l'excellent article d'Eric Scherer sur ce sujet : Réalité virtuelle, attention, un média nouveau est en train d'émerger

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