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Makestorming, les piliers d'une nouvelle façon de travailler: la désobéissance pour bien faire

17 mai 2016

Extrait du livre

Le Makestorming se diffuse dans les organisations en mode viral, à la fois bottom-up et top-down selon qui se l’approprie et en devient acteur. Il repose sur cinq grands principes : "L'union fait la force", "La désobéissance pour bien faire", "L'action plus que le plan d'action", "Qui-fait-quoi plutôt que qui-est-qui" et "À grand pouvoir, grandes responsabilités". Cinq principes sur lesquels s’appuyer pour commencer à hacker la culture des organisations classiques et progressivement, acte par acte, hack par hack, créer l’entreprise que l’on souhaite pour demain.

Makestorming, le Guide de Corporate Hacking sort le 2 juin aux éditions Diateino.

Principe #2 : la désobéissance pour bien faire

"La société qui n’offre pas à tous ses membres la possibilité d’employer son énergie à bon escient a oublié la finalité de la vie."
– William Morris, L’Art et l’artisanat

Les entreprises modernes sont remplies d’employés et de cadres qui subissent leur travail. Dans le pire des cas, ils subissent l’arbitraire, les humeurs et la pression d’un manager incompétent. Mais souvent, l’arbitraire vient du système lui-même, basé sur le contrôle et la défiance. Combien de millions de salariés sont entrés dans le monde du travail avec envie et motivation, et se contentent aujourd’hui de faire ce qu’on leur demande, comme si la vie professionnelle n’était qu’une série de contrôles à passer ? Ça aussi, c’est une forme de soumission. Et une aberration, au moment où on aurait besoin de tout le monde sur le pont !

(Retrouvez le pilier #1 du corporate hacking ici: l'union fait la force)

« L’essence même de l’homme est le désir d’être heureux, de bien vivre, de bien agir », écrivait Spinoza. À mesure que le travail devenait un simple emploi, comme rappelle Dominique Méda, on aurait presque fini par oublier qu’il existe un plaisir intrinsèque à bien travailler, seul ou à plusieurs. C’est ce plaisir que nous appelons à retrouver, quitte à désobéir, en testant les limites du système pour lui imposer petit à petit du bon sens, et la fierté du travail bien fait.

Refuser l’arbitraire, retrouver du sens :

Le refus de l’arbitraire est à la base du comportement hacker. On vous demande de faire des choses sans vous expliquer pourquoi, sans vous donner une vision globale ? On vous impose des outils, des façons de faire sans vous faire confiance, alors que vous savez que vous pourriez agir plus efficacement ? Ne subissez plus et agissez – quitte à désobéir. Ou à tout le moins à transgresser, à sauter les barrières qui, parfois, n’existent que dans nos têtes.

L’insoumission du hacker est constructive car elle a pour base l’envie de bien faire, et de faire progresser l’organisation. Retrouver du sens dans son travail pour accepter de nouveau d’y mettre ses tripes, ses désirs : à certains, cela semblera être un acte fou de rébellion, à d’autres un plaisir bourgeois. Ce n’est en réalité qu’un acte de courage et de survie. Pouvoir mettre ses convictions en pratique, c’est la condition sine qua non de l’engagement, et donc la pierre angulaire de tout le reste.

Retrouver la fierté du travail bien fait :

Dans Ce que sait la main, Richard Senne développe l’idée du « Bien agir » de Spinoza : « Le métier désigne un élan humain élémentaire et durable, le désir de bien faire son travail en soi », écrit-il. Et tout ceci va bien plus loin que le travail manuel qualifié !

Il est urgent de retrouver ce plaisir, celui de la bonne exécution, et de l’amélioration continue qui va avec. Pouvoir être fier de son travail comme un ébéniste est fier des pièces qu’il fabrique : elle est là, la liberté qu’il faut reconquérir dans le travail, quitte à passer par la désobéissance civile. Résister aux indicateurs idiots qui nous disent comment faire notre travail, par exemple.

Et pour enfoncer le clou, on citera Michel Bauwens, fondateur de la P2P Foundation : « Un (...) critère fondamental qui augmente la productivité de l’économie P2P2 est qu’elle est une économie passionnelle, de l’engagement volontaire, basée sur la motivation intrinsèque des contributeurs, ce qui décuple ses forces par rapport aux systèmes économiques ancestraux, dominants encore aujourd’hui, basés sur des motivations extrinsèques impulsées de l’extérieur. » Retrouver le plaisir intrinsèque, voilà qui mérite bien une insoumission. Pour le bien commun.

Extrait tiré de Makestorming, le Guide de Corporate Hacking.

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