Avec Systra, notre client régulier, nous sommes allés encore plus loin dans la continuité de nos sessions de Makestorming en intégrant l’ensemble de son écosystème à l’une de ses problématiques d’innovation. Nous n’avons bien sur pas le droit de tout vous dire…ce qui est sorti de cette session.. mais nous voulions partager avec vous quelques élément clefs de succès.
Systra est le leader mondial en ingénierie des transports publics. Leurs problématiques sont résolument complexes. Elles touchent une immense diversité d’usagers dans leur vie quotidienne et demandent l’intervention de compétences en interne et en externe qu’il faut savoir associer de manière étroite et engager pour atteindre l’excellence.
Avec Systra, nous avons décidé d’intégrer son écosystème et ses fournisseurs pour travailler sur une problématique d’intégration de nouveaux matériaux dans les transports publics.
L’objectif était de baisser les coûts d’intégration de nouveaux matériaux et de changer les approches de conception et de production. Lafarge, leader mondial des matériaux de construction et partenaire stratégique de Systra a été convié ainsi que plusieurs cabinets d’architectes. Les équipes ont travaillé pendant trois jours et l’atelier de Makestorming a été une réussite totale.
"La pluridisciplinarité des compétences est source de créativité, la clé de solutions innovantes !" souligne Isabelle Dubois-Brugger, responsable innovation de Lafarge.
"Cinq pistes réalistes, en partie quantifiées et potentiellement remixables entre elles" sont sorties de l’atelier de Makestorming confime Jean-Daniel Kuhn, responsable Innovation chez Systra.
L’atelier a également permis "Un alignement de tout l’éco-système sur l’objectif du projet, et ce dans un délai très court (pas besoin de longs programmes de gestion du changement)"
Alors quelles sont les recettes pour mieux innover avec son écosystème?
Chaque organisation est bien trop spécifique pour esperer trouver des recettes toutes faites (si on vous en propose, fuyez, ca sent l’imposture). Mais il y a des choses à faire et à ne pas faire, qu’on vous partage entre artisans de la collaboration, des conseils qui fonctionnent bien dans la vraie vie.
Faire confiance à l’intelligence collective
Vraiment ! Vouloir allez plus loin, pas seulement plus vite, reconnaitre la valeur que chacun apporte, reconnaitre que l’on a besoin de l’autre. Si on pense que la collaboration est un sujet à la mode ou une nouvelle manière de faire de l’incentive, il faut mieux dépenser son budget et/ou son temps pour organiser une session d’accrobranche. Quand les pré-recquis culturels ne sont pas en place, les sessions de travail collaboratif tournent à la farce, euh à la concertation et c’est toujours un fiasco, une perte de temps et d’énergie pour tout le monde.
Co-designer les ateliers de travail pour pouvoir vraiment collaborer
Concrètement il faut co-designer les temps collaboratifs avec l’ensemble de son écosystème, les intégrer dans ce que nous appelons chez nod-A le co-design.
Code is Law!
Les ateliers de Makestorming sont des matrices, elles codent les interactions. Il faut se mettre d’accord ensemble sur:
- les éléments inspirants, la matière entrante
- la formalisation de la production, du travail commun
- les compétences complementaires à ajouter et intégrer à la démarche. Il faut être tous d’accord sur le but atteindre, il faut un but commun.
Se fixer des résultats tangibles… rapidement atteignables.
Il faut penser long terme mais vouloir des résultats à court terme pour garder ses équipes et son écosystème impliqué et faire avancer le projet. C’est le rôle du prototype! Il faut viser la réalisation d’un “objet”, une réponse concrète à la question posée. Plus une problématique est complexe, plus elle a besoin d’être visualisable. Les session d’innovation collaborative savent produire un tel résultat concret et un rapprochement de l’écosysteme très fort. Elles ont un excellent ratio de temps/efficacité dès qu’on a trouvé ensemble le bon prototype.
Le court terme, oui ! mais mesurer aussi les effets sur le long terme
Un atelier de Makestorming c’est aussi un temps de partage et d’échange tres précieux sur le long terme. Apporter des compétences complémentaires, des experts qui en travaillant entre eux dans un meme lieu et un temps commun pourront avancer et imaginer de nouvelles solutions bien plus rapides et riches que de manière isolée. Ces équipes vont aussi faire naitre de nouvelles questions qui nourriront les projets futurs. Elles vont se nourrir d’information technique, usage ou économique , retour terrains, experience avec d’autres clients.
Penser son écosystème à court terme
Se dire qu’on va capter des idées et la richesse de son environnement sans se demander comment cette échange va créer de la valeur et de la vie pour tous. "Un écosystème est l’ensemble formé par une association ou communauté d’êtres vivants (ou biocénose) et son environnement biologique, géologique, édaphique, hydrologique, climatique, etc. (le biotope). Les éléments constituant un écosystème développent un réseau d’échange d’énergie et de matière permettant le maintien et le développement de la vie." Wikipedia
Bref, bien envisager son écosystème et pas son environnement.. sinon on tombe dans du crowdfunding, l’environnement devient hostile et/ou produit des idées et des éléments à faible valeur ajoutée. Il est important de ré-envisager ses relations pour sortir du type classique “relations de prestations”.
Les méthodes agiles comme Wikispeed ou le Makestorming font primer les interactions sur le processus et induisent naturellement des rapports “anti-prédateurs”.
Etre ambigu sur la propriété intellectuelle
lnnovation ouverte ne veut pas dire publique... et si nous encouragons toujours nos clients à ouvrir et à partager au maximum, ce n’est pas toujours possible, que l’impossibilité soit réelle ou pas. Par contre ce qu’il n’est pas possible de faire, c’est de travailler avec son écosystème dans l’ambiguité. Le doute et la méfiance n’aident JAMAIS la collaboration.
Pour chaque aspect du projet, il faut donc se poser les questions :
- que puis-je partager avec tout le monde ?
- que puis-je partager avec mon écosystème ?
- que voudrons garder pour eux les membres de mon écosystème ?
Protéger les plus petits que soi
Respecte et honore tous tes partenaires, ils sont ton écosystème. Prends soin des plus petits que toi! On ne bosse pas avec les petits comme avec les grands. Sur le dispositif que nous avons mené avec Systra, il y a avait Lafarge, grand groupe industriel français et il y avait des petits cabinets d’architectes. Systra et Lafarge travaillent ensemble régulièrement, ils ont un contrat de collaboration en matière de R&D. Ils peuvent se permettre d’investir du temps car il y a une volonté et une stratégie commune des deux entreprises à développer des solutions ensemble. Les cabinets d’architectes sont plus petits, plus fragiles et n’ont pas la même assise.
La poule ou l’oeuf?
Une entreprise qui veut innover de manière pérenne avec son écosystème doit avoir un écosystème le plus fort possible. On ne mange pas la poule!
Garder son écosystème ouvert, toujours
Dans les grandes entreprises, on est souvent obligés de travailler avec des prestataires imposés dans des circonstances trop cadrées. Il faut laisser les relations se faire, en nouer d’autres autour de l’objet collaboratif, de ce pourquoi on est réunis et ne pas tomber dans les injonctions.
Réussir à innover avec son écosystème, c’est travailler en confiance, autour de projets concrets en partageant une vision. C’est batir une culture commune.
Quelles autres bonnes pratiques doivent être mises en place pour assurer une collaboration sur le long terme?
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