BNP Paribas Leasing Solutions : un JAM pour réfléchir à l'uberisation du métier

09 juin 2016

Retour d'expérience

L' « uberisation » des métiers est un thème à la mode : les nouvelles formes d'emploi sont en train de bouleverser la société et menacent certains modèles (trop) bien établis.

BNP Paribas Leasing Solutions a fait appel à nod-A pour organiser deux journées de sprint sur les risques d'uberisation du leasing : le #JAMbyBNPPLeasing.

Comment trouver le temps et les ressources créatives pour non pas juste se prémunir contre des concurrents, mais accélérer l'innovation et saisir les opportunités que représente la lame de fond de l'uberisation ?

Retour sur un essai transformé avec François-Régis Martin, Chief Digital Officer de BNP Paribas Leasing Solutions.

Est-ce que BNP Paribas Leasing Solutions faisait des JAMs avant de faire intervenir nod-A?

Non. Quand j’ai pris mon poste de Chief Digital Officer, j’ai regardé un peu ce qui se faisait dans le Groupe et ce qui se faisait hors du Groupe, et c’est l'un des premiers sujets auxquels j’ai pensé, début 2015 : organiser un événement de co-création appelé un JAM autour des risques d’uberisation du métier leasing.

L’existence même du JAM a été trouvée dans le Groupe : la pratique est très développée chez BNP Paribas Cardif. Nous nous sommes rapproché de leurs équipes, notamment Héloïse Lauret. Elle m’a complètement convaincu que c’était la bonne méthode pour un sujet comme celui-ci. Elle nous a alors suggéré plusieurs candidats potentiels, mais pour l’organisation du JAM essentiellement nod-A.

A-t-il été facile de convaincre la direction de l'intérêt d'organiser un sprint ? Avez-vous rencontré des résistances ?

La transformation digitale a une place importante et reconnue chez nous, et la Direction Générale est vraiment engagée pour soutenir ces initiatives. Quand nous leur avons présenté le projet à l'été 2015, ils ont été convaincus. Dans une grande organisation comme la nôtre, on va toujours se heurter à un peu de scepticisme, mais nous avons surtout rencontré beaucoup d'enthousiasme et beaucoup de curiosité.

Est-ce que le côté concentré (48h) d'un sprint a aidé à convaincre les sceptiques ? Après tout, si jamais ça ne marchait pas, ça n'a pris que deux jours ?

La Direction Générale s'est servie de cet aspect pour nous retourner la question de façon constructive et nous aiguillonner : « Comment allez-vous pouvoir remettre en cause en 48h un métier que nous faisons depuis 40 ans et dans lequel nous sommes experts ? » Très en amont, on sentait les gens très curieux de voir ce que ça allait donner.

Après, à la question de savoir si on a remis lebusiness model en cause, la réponse est que nous avons retenu l'attention. Aujourd'hui nous avons plusieurs projets à approfondir qui ont émergé du JAM. Il existe une réelle possibilité de compléter, plutôt que d'ébranler, le modèle Leasing Solutions, avec une offre parallèle résolument axée sur le digital. On peut faire bouger les lignes grâce au travail mené par les jammers.

Le JAM a-t-il eu des retombées en termes de façons de travailler, des équipes qui se sont rencontrées?

Les équipes qui se sont rencontrées ont tissé des liens forts : un JAM de 48h, c'est intense. Une fois l’événement passé, plusieurs d’entre elles sont venues nous voir, certaines pour monter d’autres JAMs, parce que ce ne sont pas les thèmes stratégiques qui manquent ; d’autres ont été très intéressées par les outils proposés par nod-A, et pensaient en faire l'acquisition pour mener ce genre de réunions de co-création en interne. Le buzz et les retombées, pour les participants originels du JAM et pour ceux qui ont assisté à la restitution, sont très positifs.

Au niveau logistique, est-ce qu’un jam est lourd ou compliqué à mettre en place?

Un JAM ne représente rien qu'on ne fasse pas déjà régulièrement : organiser un événement avec 50 personnes, ça demande bien entendu de la logistique, notamment pour réserver un lieu, les repas et louer des équipements pour la restitution. Il y a aussi des préoccupations de sécurité, puisqu'il faut pouvoir aller sur Internet de façon beaucoup plus libre. La différence, c'est qu'il faut anticiper encore plus, puisque tout est concentré sur 48h.

Le plus délicat à gérer, ce sont les invitations : le casting est un élément clé, il faut trouver les bons candidats. Nous avons commencé à traiter le sujet trois mois avant, puis nous avons convoqué les gens un mois et demi avant le JAM, ce qui est quand même court. Sans compter qu'il faut aussi prévoir d'éventuels remplaçants en cas de désistement ou d'empêchement. Nous avons aussi eu des candidatures spontanées, et des participants qui ont complètement chamboulé leur agenda pour se libérer. Les collaborateurs voulaient participer à cette nouvelle méthode de travail qu’ils ont accueilli comme étant une très bonne expérience.

Qu’est-ce qui a le plus enthousiasmé les participants?

Ça a un côté valorisant bien sûr de travailler sur un sujet stratégique comme celui-ci, porté par la Direction Générale, et dans l'air du temps. Très valorisant aussi de côtoyer des acteurs du digital, des gens d'autres métiers de BNP Paribas et des collègues pour 48h de makestorming – j'ai failli dire « brainstorming » mais depuis que j'ai rencontré Yoann Thony nous avons banni ce mot de notre vocabulaire !

Nous avons aussi bien préparé le terrain en soignant la communication en interne : nous avons invité Yoann et Justine Allégret du service Innovation de BNP Paribas Cardif un mois avant le JAM pour les faire intervenir dans le cadre d’un cycle de conférences internes dédié au digital. Cette conférence était dédiée au JAM : on a expliqué en images et en vidéos ce qu'est un JAM, quels en sont les objectifs et les résultats. Il est très important de travailler avec la communication sur un tel projet : la communication a fait partie du projet dès le début et ça a été un élément clé du succès du JAM.

Comment se déroule un JAM ? Avec de telles contraintes de temps, est-ce qu'on ne risque pas le chaos et la cacophonie ?

Ici la collaboration avec nod-A a eu un rôle crucial à jouer : l'approche makestorming repose sur beaucoup d'exercices très courts. En un temps aussi court, il faut synthétiser et aller à l'essentiel, tout en restant bien en prise sur les réalités et les données du problème. Le fait d'avoir dans chaque équipe qui participait au JAM deux personnes dont c'est le métier de cadrer les collaborateurs, ça a beaucoup joué pour éviter les écueils.

Garder les choses sur les rails demande beaucoup de finesse. Il faut à la fois ne pas sortir du cadre, éviter le hors-sujet, et en même temps, il faut que le projet garde du sens pour pouvoir accrocher un éventuel axe business. C’est un exercice qui n’est pas facile et qui est injouable si vous n’avez pas des participants de l’équipe d’organisation dans chaque équipe.

Après, les participants n'ont eu aucun mal à se concentrer. La règle, rappelée par Yoann au début du JAM, était d'éteindre les téléphones portables, et tout le monde a joué le jeu. Aucun des participants n’a eu un pied dedans, un pied dehors, en essayant de vérifier leurs emails ou de répondre à des appels.

Mais c'est compréhensible aussi dans la mesure où tout le monde était très focalisé sur le sujet. L'uberisation est plus qu'un danger théorique et lointain. On ne peut pas se dire qu'on a tout notre temps pour voir venir : il y a aujourd'hui des acteurs qui ont en main certains leviers pour faire notre métier à notre place, probablement plus vite et moins cher. La question n'est pas « est-ce que ça va arriver ? », mais « quand ? ». Se la poser dans le cadre d'un JAM nous a apporté énormément d'éléments de réponse.

...Et pour finir, un petit aperçu en vidéo !

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Et vous, quelles réflexions ont été ouvertes par l'uberisation dans votre secteur ?

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